本文是一篇法语论文代写,小说中对大众阶层的描写引起了媒体的激烈争论。作者的随行人员对这部小说的出版感到愤怒,认为它暴露了他们的真实情况。这一发现使我们质疑小说创作中现实与虚构之间的关系。作者不断地保证自己小说的真实性,并经常在媒体上宣称它与社会学的接近。
Chapitre I Les conditions de vie de la classe populaire française dévoilées par le roman
1.1 Capital économique de la classe populaire : vivre dans la pénurie
Pierre Bourdieu distingue quatre formes de capital : le capital économique, le capital culturel, le capital social et le capital symbolique.25 D’après lui, le capital économique est défini comme l’ensemble des ressources économiques possédées par un individu, qui comprend les revenus et le patrimoine (par exemple un logement, des bijoux, des actions ou des obligations, etc.). Aujourd’hui en France, la notion de « classe populaire » est de plus en plus synonyme de celle de « pauvre ». Selon Henri Rey, la classe populaire présente diverses caractéristiques : « position subalterne dans la division du travail, positions peu élevées dans la distribution des richesses et de statut, étroitesse des ressources économiques, vulnérabilité, précarité »26 . Selon Thomas Amossé, la classe populaire dispose de ressources économiques limitées, occupe des emplois dits d’exécution ou vit de minimas sociaux. Les caractéristiques mentionnées sont en cohérence avec la vie de la classe populaire telle qu’elle est dévoilée par le roman. Dans ce village picard, la classe populaire est dépourvue de capital économique. Ses membres exercent un travail pénible doté d’un salaire très faible ; dans leur logement modeste et sale, les meubles sont vétustes.
1.2 Capital culturel de la classe populaire : esprit borné et faible niveau d’instruction
La classe populaire dispose de ressources culturelles limitées.45 Elle se caractérise par : « un éloignement par rapport à la culture savante, écrite, scolairement transmise et exigée ainsi que des propriétés spécifiques de style de vie, des manières d’être et de penser »46 . Selon Bourdieu, le capital culturel existe sous trois formes : « à l’état incorporé, c’est-à-dire sous la forme de dispositions durables de l’organisme (habitus); à l’état objectivé, sous la forme de biens culturels, tableaux, livres, dictionnaires, instruments, machines, qui sont la trace ou la réalisation de théories ou de critiques de ces théories, de problématiques, etc. ; et enfin à l’état institutionnalisé, forme d’objectivation qu’il faut mettre à part parce que, comme on le voit avec le titre scolaire, elle confère au capital culturel qu’elle est censée garantir des propriétés tout à fait originales »47. La condition propre à la classe populaire sur le plan culturel dévoilée dans le roman concerne plutôt la première et la troisième formes, car le capital culturel limité de ces personnes se manifeste par des loisirs monotones ainsi qu’un niveau d’instruction très faible.
1.2.1 Loisirs monotones
Les loisirs appartiennent au capital à l’état incorporé qui désigne « les connaissances en matière de culture et la capacité à apprécier les œuvres issues de la ‘culture savante’ telles que le théâtre, la musique classique, la peinture »48. En ce qui concerne les loisirs de la classe populaire, ils consistent essentiellement à regarder la télévision. Comme Renaud l’explique dans la chanson Hexagone, en 1975 : « La bagnole, la télé, le tiercé ; C’est l’opium du peuple de France. Le supprimer c’est le tuer C’est une drogue à accoutumance »49 . Statistiquement, selon l’Insee, en 2010, les employés et ouvriers consacrent davantage de temps à la télévision (respectivement 2 heures 49 minutes et 3 heures par jour) que les professions libérales et les cadres (1 heure 54 minutes).
Chapitre II Un cas spécial : la condition des homosexuels dans le milieu populaire
2.1 L’homosexuel : un efféminé dévalorisé dans une culture virile
Dans l’imaginaire du public, l’homosexualité symbolise la féminisation des hommes. Le stéréotype de l’homosexuel est quelqu’un qui transgresse l’identité de genre en incarnant la féminité chez l’homme, comme le relève Juan M. Falomir115. On tend à remettre en cause la masculinité des homosexuels. Jonathan Nicolas cherche à savoir si l’homosexuel est un vrai homme dans son article « L’homosexuel est-il un homme ? Ce que l’homosexualité et ses représentations nous apprennent du masculin »116. Cette caractéristique distingue les homosexuels des autres hommes et contribue à construire leur identité. Dans ce processus, l’individu peut se construire à partir de son propre matériel identitaire ou de celui qu’il puise chez les autres : membres de la famille, amis, etc.117 Eddy, prend quant à lui conscience de son homosexualité se caractérisant par une sorte de féminisation principalement en se comparant aux autres hommes appartenant au même milieu que lui, et ayant la masculinité pour critère.
2.1.1 Le physique, le comportement et le goût efféminés
« La défaillance la plus grave de la machinerie virile, c’est la production d’un pédé. »118 Cette phrase de Daniel Borrillo souligne l’opposition existant entre l’image de la virilité et celle de l’homosexualité. Selon Bourdieu, la virilité est comprise en tant que capacité reproductive, sexuelle et sociale, mais aussi comme aptitude au combat et à l’exercice de la violence119. Il existe de multiples déclinaisons de la virilité : sens de l’honneur, camaraderie masculine, culte de la force physique et valorisation de la force de combat, etc.120 Elle est considérée comme un trait essentiel du caractère masculin. Pour souligner sa virilité, il s’agit de se montrer en arborant tous les attributs d’un homme (ses poils, ses muscles, son sexe) et de supprimer toute féminisation possible, c’est-à-dire tout risque d’être pris pour une femme121 .
2.2 Extrême violence envers l’homosexualité dans le milieu populaire
Pour les homosexuels, la possibilité de faire l’objet d’agressions verbales ou physiques demeure omniprésente144, pourtant, à des degrés différents, selon le milieu social. Certaines personnalités homosexuelles font partie de la société intellectuelle et bourgeoise145. Mais, au sein de la classe populaire, c’est l’homophobie qui domine. Cette dernière valorise la virilité et la masculinité, dont la caractéristique la plus évidente demeure l’hétérosexualité. Comme le précisent Daniel Borrillo et Caroline Méscary, « La haine des homosexuels apparaît comme le plus puissant de ces éléments dans l’(auto)construction de la masculinité »146. Cette haine est disséminée un peu partout dans le roman. Comme l’explique le narrateur, « J’étais prisonnier, entre le couloir, mes parents et les habitants du village »147. Ce jeune gay issu de la classe populaire subit la violence de son milieu à cause de sa féminité, il est victime de l’hostilité des membres de sa famille, de ses camarades de collège et des habitants de son village.
Chapitre III Dévoilement ou déformation ? Une représentation problématique de la classe populaire .................................. 54
3.1 Remise en cause de l’authenticité du récit .................................. 54
3.1.1 L’indignation de la classe populaire devant sa caricature ...................... 54
3.1.2 Les réactions des médias face à l’authenticité problématique de l’histoire ............. 57
Conclusion ................................. 82
Chapitre III Dévoilement ou déformation ? Une représentation problématique de la classe populaire
3.1 Remise en cause de l’authenticité du récit
3.1.1 L’indignation de la classe populaire devant sa caricature
Selon les médias, l’entourage de l’auteur, c’est-à-dire les membres de sa famille, ses amis et les habitants de son village d’origine, s’est indigné au moment où son roman est paru. Les enquêtes menées par les médias dévoilent leurs sentiments de malaise, tristesse, choc et colère face à ce récit qu’ils ont jugé infidèle par rapport à leur véritable situation : La mère de l’auteur confie : « Je ne comprends pas […] J’ai une colère monstrueuse contre ce torchon. Pour moi, c’est de l’argent sale. » ; son frère avoue : « Je n’ai pas pu lire jusqu’au bout […] Mon frère, c’était mon héros, mon exemple, je ne comprends pas pourquoi il nous a fait ça. » ; Frédéric Deloher, le maire du village, est lui aussi contrarié : « Mon épouse est une enfant d’Hallencourt. Elle a lu le livre et en a été blessée. Beaucoup de personnes ont été meurtries »197.
La vie des membres de la classe populaire telle qu’elle est dévoilée dans ce roman est remise en cause. Un ancien ami de l’auteur commente : « Oui, il a eu une enfance dure, mais à ce point-là ? […] Ce qui me dérange, c’est qu’il associe sa classe sociale à l’alcoolisme, le chômage et le racisme, alors que ce n’est pas le cas de tout le monde, bien évidemment. C’est aussi dans cette classe que l’on voit s’exprimer de vraies solidarités, par exemple […] Mais voilà, ce genre de discours, c’est pour faire peur aux bourgeois de Paris… et pour vendre »198. Son ami avoue que l’enfance de l’auteur a certes été dure, mais il juge que celui-ci a déformé et exagéré la réalité en ce qui concerne son milieu d’origine pour satisfaire les besoins de la classe supérieure et obtenir de meilleures ventes.
Conclusion
Dans ce mémoire, nous avons choisi le roman d’Edouard Louis En finir avec Eddy Bellegueule afin d’étudier la représentation de la classe populaire. Nous avons tout d’abord analysé la condition de vie du peuple décrite dans le roman. Elle est démunie de ressources économiques et culturelles et se caractérise par la violence. Ses membres sont dépourvus de capital économique : leur travail est dur et compensé par un salaire minimal ; les logements des personnes de cette catégorie sociale sont modestes et sales, dotés de meubles vétustes ; leur pauvreté les amène à négliger leur santé et à refuser de recourir à la médecine. Sur le plan culturel, leur capital limité se manifeste par la monotonie de leurs loisirs ainsi que par un niveau d’instruction très faible. En ce qui concerne l’éducation, la sortie précoce du système scolaire et l’échec scolaire sont des phénomènes fréquents chez ces personnes, ce qui s'explique par le grand écart existant entre la culture valorisée par l’école et celle inculquée par les familles populaires, ainsi que par les ressources économiques et culturelles limitées de celles-ci. Cela maintient et légitime la reproduction sociale malgré des cas de transclasse. De plus, en tant que victime de la violence sociale, la classe populaire est à son tour à l’origine de violences reflétées par l’existence de formes de sexisme consistant à réduire le rôle des femmes à la vie domestique, à les chosifier en tant qu’objets sexuels, en faisant preuve à leur égard de brutalités conjugales et en exigeant d’elles une grande pudeur ; l’homophobie se manifeste sous différentes formes : l’isolement, la moquerie, les insultes, voire les abus ; le racisme suscite un mélange de haine, de mépris et de peur ; et il existe une agressivité mutuelle entre les hommes et une férocité envers les animaux.
参考文献(略)